Oh qu'elle est mignonne ! Disait une passante alors que ma mère me berçait dans ses bras. Je devais avoir à peine un mois à ce moment-là. Mon père ? Il n'était pas là. Pour tout dire, je ne le connais pas. Il a laissé tomber maman quand elle était enceinte. Pauvre type hen ? Ouais, c'est ce que je me dis aussi. Je ne supporte pas les lâches. D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment eu envie de savoir qui était mon père alors se fut difficile lorsqu'il s'est pointé à la porte de la maison lorsque j'avais 3 ans. Ma mère était quelqu'un de bien. Enseignante en psychologie à l'université, venant d'une famille très aisée. On habitait dans une belle maison, mais ma mère cachait souvent tout à ses proches. Elle n'était pas heureuse. Elle a vécu sa grossesse toute seule et elle m'a élevé seule jusqu'à l'âge de sept ans. Se faire abandonner était un sale coup qu'elle n'arrivait pas à surmonter malgré les années, elle a vécu une dépression postpartum quand je suis née et je crois que jusqu'à l'âge de sept ans je ne suis pas certaine de l'avoir vu heureuse une seule fois, mais aux yeux de tous, elle avait le sourire et on pouvait croire qu'elle était très épanouie avec moi, jusqu'à ce qu'elle tombe malade. La passante semblait vouloir lui faire la conversation. Comment elle s'appelle ? Tahlia Davenport. J'étais née d'un couple stable, pourtant malgré neuf ans de relation amoureuse avec mon père, voilà qu'il la laissa tomber comme une merde durant sa grossesse pour revenir à mes trois ans. J'arrivais pas à l'accepter, étant toute petite, j'avais déjà un sale caractère, mais quatre ans plus tard, il était toujours là. Sans doute qu'il regrettait cet abandon et qu'avec le temps être père n'était pas si mal, mais s'était trop tard, ma mère avait toujours refusé son aide avant de céder quatre ans plus tard d'une leucémie. Je me rappelle être passé à l'hôpital tous les jours pour la voir, ainsi que de voir son état s'aggraver de jour en jour que je me suis retrouvé avec mon père du jour au lendemain. J'ai eu beaucoup de mal à l'accepter, je n'ai pas eu une enfance facile à vrai dire. Ma mère, je l'aimais, mais la maladie était plus forte. J'étais encore petite que je prenais cette épreuve comme un abandon. Pour une petite de 7 ans, j'avais vécu déjà deux abandons ce n'était pas rien quand même. Quant à mon père ? Avec le temps, je m'y suis fait, on est devenu très soudé lui & moi et puis la perte d'un parent à un jeune âge fut très difficile pour moi. Cela dit, on restait très proche, comme une vraie famille. J'ai eu du mal surtout parce que je manquais d'une présence féminine et que ma mère me manquait par moment, mais on peut dire que je tenais le coup quand même. De plus, c'est à ce moment que j'ai commencé à m'intéresser à l'art en particulier à la mode et à la peinture, j'étais douée, et ça m'avait toujours fasciné enfin mes passions m'avaient s'en doute sauvé la vie, je pratiquais aussi la natation qui m'aidait. Puis à 13 ans, il me présenta une femme qu'il fréquentait et je ne savais pas comment le prendre. Comment réagir ? Elle allait tout changé mes habitudes cette femme et ça me déplaisait, aucune envie d'oublier maman pour une parfaite inconnue, mais en même temps, mon père avait des besoins, se sentir aimé, c'était important dans la vie. Heureusement pour moi, cette femme n'avait pas d'enfant. À l'adolescence, j'étais le genre de fille rebelle qui faisait ce qu'elle avait envie. Autant dire que j'en avais fait des conneries dans ma vie. J'avais souvent fait fuir les femmes avec qui mon père traînait, mais celle-là, elle était tenace qu'au finale, elle commençait à me plaire même si je ne l'avouais pas. Elle me parlait un peu plus chaque jour et surtout, c'était des sujets intéressants comme la mode, la peinture, avec le temps, elle avait réussi à percée ma carapace. Je n'oubliais pas ma mère, mais j'acceptais qu'elle soit ma deuxième maman. Deux ans plus tard la famille accueillie un autre enfant et je me sentais bien dans le rôle de la grande soeur.

L'adolescence était un moment où on se cherchait et où on expérimentait et j'étais dans cette phase. Mon père il n'avait pas vraiment pensé à ça je crois. Avoir un deuxième enfant alors que la première était en pleine crise d'adolescence, mais je n'étais pas si pire qu'on pensait. Je n'étais pas le genre de fille qui savait se contrôler, je faisais beaucoup la fête et je consommais, mais je crois que je n'ai jamais réellement eu de problème à arrêter. Je me suis intéressé très tôt à l'art et malgré les inquiètudes de mon père face à mon avenir, je n'avais pas de plan B. Je savais très bien que la mode ce n'était pas tout le monde qui avait cette chance, mais j'était très douée et je savais que si je ne pouvais pas peindre, je pourrais très bien avoir ma propre boutique. J'ai étudié en business et en mode ce qui fait qu'aujourd'hui je suis propriétaire d'une boutique de lingerie don je fais les designs. J'ai fais mes études et aujourd'hui j'ai mon entreprise mais je rêve toujours d'avoir ma gallerie ou je pourrais exposé mes toiles. J'ai eu quelques relations ici & là, ma vie d'adulte était beaucoup plus stable depuis que j'avais mon boulot depuis quelques années mais rien de vraiment sérieux. La preuve, après une soirée trop arrosée je suis tombé dans les bras d'un gars qui voulait exposé mes toiles. Quand j'y pense, j'arrive qu'a faire des conneries parfois. Je suis tombé enceinte, mais je vais bien et c'est l'important. Il voulait même me payer l'avortement, chose que j'ai mal pris puisque moi je compte prendre mes responsabilités, mais quoi qu'il puisse penser, je n'en ferais qu'a ma tête que ça lui plaise ou non. Il m'a bien fait comprendre qu'il ne serait pas là pour cet enfant, mais je continue de vivre ma vie malgré tout.