La fac. Endroit futile qui vous assure ce qu'on appelle un avenir. Je n'en croyais pas un mots. C'était juste un gros complexe, usine qui prétends s'occuper des élèves, alors qu'ils ne cherchent seulement à faire des bénéfices. Je détestais la fac. En réalité, j'avais l'impression de détester pas mal de choses ces derniers temps, tout était trop fade ou vide d'intérêt, et je ne trouvais ma satisfaction nul part. C'est triste quand on y pense, mais je préférais ne pas y penser. J'avais une pause, le genre de moment creux dans votre emploi du temps qui vous permet d'aller vous goinfrer d'un beignet trop gras ou de café bon marché. Je m'avançais vers la brasserie, j'avais besoin d'un thé glacé, j'avais l'impression de crever de chaud alors qu'il faisait frais à l'extérieur. Je m'avançais jusqu'au guichet et commanda ma boisson, tapotant des doigts sur le comptoir, attendant que cette serveuse sans expérience, se décide à bouger l'énorme arrière train qui lui sert de postérieur.

Azraël & Siloë

T'avais aucune idée du pourquoi du comment t'étais de bonne humeur. Mais t'étais de bonne humeur et c'était tout ce qui comptait non ? Peut être parce que ce soir y avait LA soirée de l'année et que c'était toi qui l'organisait. Peut être ouais. En même temps, t'avais un don pour ça depuis que tu avais décidée que ton seul moyen de profiter de la vie était d'enchaîner soirée sur soirée. Enfin, pour le moment, fallait attendre que la journée se termine. Tu sortais tout juste de la salle d'informatique et puisque ton prochain cours ne commençait pas avant quarante cinq bonne minute, t'avais le temps d'aller te chercher un truc à manger. Poussant un soupir, tu commandais un muffin au chocolat et à peine l'avais tu récupérer que tu entendais la voix de ta si charmante soeur. Rien d'ironique. Mais fallait avouer que parfois, elle avait l'amabilité d'une porte de prison. « Loë, t'es en pause ? Ça tombe super bien. Je t'accapare pour les trente prochaine minute. Et souris, tu vas finir par avoir des rides si tu restes comme ça. »

Je me foutais carrément des gens, je ne m'attachais pas et j'étais ce qu'on appelait, " totalement détachée ". Tant mieux, les sentiments ça ne crée que des problèmes, et les problèmes engendre la souffrance, et je n'avais pas envie de souffrir, je me sentais déjà beaucoup trop responsable de la disparition de ma petite sœur Sarah. Je secouais négativement la tête, comme pour me chasser ces images de l'esprit, je pris une profondément inspiration, tout en me dirigeant vers le comptoir. Et là, j'entendais la voix de ma sœur m'interpeller, ce qui eut pour réaction de me faire lever les yeux aux ciels. Je m'avançais alors légèrement vers elle, en esquissant néanmoins un léger sourire amicale, fallait dire que ça me demandait beaucoup d'efforts quand même. Je souris regarde. Je levais une fois de plus les yeux aux ciels, en observant la serveur qui me tendit enfin mon thé glacé. Je lui donnais le compte, pas un sous de plus et pas un sous de moins, puis je me tournais de nouveau vers Azraël. Qu'est-ce qui te rends si joyeuse ? J'arquais un sourcils, les yeux trop joyeux ou qui crie, ça m'énerve, du coup je préférais lui demander.

Azraël & Siloë

Ouais. Parfois t'avais tendance à enchaîner beaucoup trop de mot les uns à la suite des autres mais c'était comme ça. Puis fallait bien que t'essaie de dérider Loë un peu non ? Parce que la pauvre, si elle continuait comme ça, elle allait finir par rester bloquer sur cette expression qui n'avait absolument rien de positif. Tu savais que c'était dur, que vos vies n'étaient pas les plus faciles au monde mais fallait bien qu'elle tente de se redresser un peu non ? Quoi que t'étais peut être la seule à avoir la capacité à te cacher derrière des faux semblants. « Si seulement c'était crédible. » Tu te mordais la lèvre inférieure alors qu'elle payait sa boisson et à peine avait-elle eu le temps de se retourner vers toi que tu passais ton bras sous le sien l'entraînant vers une table de libre. « C'est une belle journée. Et ce soir, tu as interdiction de ne pas venir à ma fête. » Non mais ouais, fallait quand même qu'elle soit là, pas vrai ? De toute manière, tu ne lui laissais pas le choix. Prenant place, tu attendais qu'elle fasse de même avant de reprendre. « Et j'vais avoir besoin de toi. » Sans rien expliquer de plus, tu sortais de ton sac quelques documents que tu poussais vers elle. Oui, ça avait un rapport avec Sarah et puisqu'elle partageait ta passion pour hacker les choses, elle pourrait certainement t'aider à rentrer dans le système que tu visais depuis plusieurs semaines.