Je suis née dans cette magnifique ville, immense et surtout bruyante. J'étais tellement minuscule contrairement à ce qui se trouvait autour de moi. Très vite, après être sorti du ventre de ma mère, j'avais été dans une autre salle avec plusieurs choses sur mon corps. Puis au final, j'étais retournée dans ses bras au côté de mon père. Tout se passait merveilleusement bien, jusqu'au moment ou des cris retentissaient dans l’hôpital. Puis des énormes fracas contre les parois, les fenêtres et même le plafond. En regardant par la fenêtre des énormes grêlons tombaient du ciel comme la pluie qui s'abattait sur la ville. Plusieurs personnes courraient dans les différents magasins le plus proche, d'autres préféraient s'abriter dans leurs voitures. Des blessés, il y en avait tellement que l’hôpital se remplissait peu à peu. Je ne rappelais bien sûr pas de cette journée, par contre mes parents ne l'avait pas oublié. En même temps, c'était bien l'une des premières fois que tout cela arrivait. Une population en furie dehors, demandant de l'aide un peu partout. Du sang, des personnes allongées au sol, perte de connaissance, mort... Une journée horrible et j'avais décidé de naître seulement quelques minutes avant ce désastre. J'étais restée une semaine à l’hôpital pour me faire les examens et surtout attendre que le temps se calme pour pouvoir me faire sortir sans que j'attrape un rhume ou autre. J'étais si fragile, je ne devais pas m'exposer à un moindre virus. C'est pourquoi, je suis sortie seulement une semaine après ma naissance. Une semaine, c'était long et j'allais enfin pouvoir voir de mes propres yeux New-York. Une immense ville c'était la seule chose que j'avais bien retenu et d'ailleurs, en seulement quelques minutes nous étions arrivé devant un grand bâtiment au centre de New-York. Notre appartement se trouvait dans ce bâtiment et pas n'importe lequel. En effet, mon père était ce genre d'homme à bien choisir les habitations, et à mettre le prix. Upper east side, c'était le quartier ou j'habitais et j'allais y habiter pendant un long moment, c'était sur. Du moins, c'est ce que je pensais. J'ai donc vite grandi comme la plupart des enfants, très vite j'en ai fait voir à mes parents. Chaque connerie que je pouvais faire, je les faisais et avec un très grand plaisir. Je ne faisais jamais les choses à moitié, j'allais jusqu'au bout. Même si je recevais des punitions, des petites tapes sur les fesses... Rien de bien méchant. Mais, ces deux ans sont passé bien trop vite, j'ignorais totalement tout. J'ignorais que ma mère attendait une deuxième personne, une petite sœur. J'allais donc être délaissée, du moins c'est ce que j'avais pu remarquer après son arrivé dans ma vie. Il n'y avait plus qu'elle qui existait, j'étais mise à l'écart, il n'y avait plus que mon père qui s'occupait correctement de moi. Mon père, c'était le plus important, le meilleur des papa qui pouvaient exister. D'ailleurs, mon premier mot avait été 'Papa' et non 'Maman'. Malheureusement l'arrivée de cette petite gamine avait provoqué beaucoup de problème. Une famille détruire, des engueulades à n'en plus finir pour au final réveiller cette gosse qui ne faisait que de pleurer. Bien trop petite pour comprendre ce qu'il se passait, des cartons s'empilaient dans le couloir, un peu plus chaque jour. Jusqu'à qu'un papier soit signé de la main de ma mère et de mon père. Je partais, je partais de ce magnifique bâtiment, de ce magnifique appartement, dans les bras de mon père.

Personne n'avait totalement compris, je voyais de temps en temps ma mère, mais largement moins qu'avant. Par contre, j'étais toujours avec mon père. Il m’amenait même avec lui à son bureau et il s'occupait de moi comme une Princesse. J'obtenais toujours tout ce que je voulais, j'apprenais des mots, j'apprenais bien d'autre chose. J'allais ensuite à l'école, je rencontrais plusieurs personnes et au final des amitiés s'étaient créées. J'avais passé mes noël avec lui et ses amis, je ne connaissais personne et pourtant c'était le plus beau noël. J'avais eu une énorme peluche et plusieurs jeux ainsi qu'un énorme album photo et donc un appareil photo. J'avais six ans, et le temps passait tellement vite, qu'il voulait immortalisé chaque moment avec lui. Il ne voulait jamais me perdre, il ne voulait pas me voir grandir encore plus, il voulait tout simplement me garder pour lui. J'allais le rejoindre dans son lit quand je faisais des cauchemars, je m'endormais avec ses bras autour de moi. Je lui préparais de temps en temps le déjeuner, j'allais le réveiller en compagnie de Félix, notre chat. Ce chat qu'il m'avait acheté pour mes quatre ans, il passait son temps à dormir près de moi dans mon lit ou à manger ou encore à courir partout dans l'appartement. Je m'étais attaché à lui comme à ma grosse peluche, il était si mignon, si gentil. Je ne pourrais pas m'en séparer, c'est pourquoi il restait toujours à l'intérieur. En même temps ce n'était pas un chat de salon pour rien, il ne faisait rien de ses journées. Quand j'allais à l'école, la première chose que je faisais en revenant c''était de le prendre dans mes bras et de lui faire un énorme câlin. Plus le temps passait et moins je voyais ma mère, je n'avais plus cette envie d'aller la voir, quelque chose avait énormément changé depuis notre départ. Les années continuaient d'avancer et je commençais à voler de mes propres ailes. J’allais aux anniversaires des mes amies et je dormais sur place, je commençais à connaître les joies des soirées alcoolisés. Après avoir bu trois verres, j'avais fini ma soirée dans les chiottes comme la plupart des personnes. Mais, cela ne m'avait pas calmé, j'avais recommencé plusieurs fois. Pour au final commencer à fumer et à boire, mais, mon père ne disait rien, il faisait la même chose. Il ne voulait pas passer pour le mec qui disait « Fais ce que je te dis, mais fais pas ce que je fais. » Du coup, j'avais le droit de faire pas mal de chose avec lui. Même si parfois, il haussait le ton et commençait à m'engueuler, au final, il laissait tomber. C'était certainement à cause de ça que je suis devenue ainsi maintenant, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Il était un père si adorable, d'ailleurs c'est à quatorze ans que j'avais perdu ma virginité avec un homme que j'aimais. Du moins, que je pensais aimer, puisque deux jours après il était aller voir ailleurs et j'en avais fait de même. Pourquoi se faire chier avec des sentiments ? J'avais bien vu ce que cela avait fait à mes parents.

C'est seulement à l'âge de mes dix-huis ans que mon père décida de me présenter sa nouvelle compagne. Ils n'étaient pas encore mariés, mais cela n'allait pas tarder. Il n'avait pas choisi n'importe qui, mais elle me plaisait bien. Je l'avais donc accepté sans trop de mal dans la famille. Cela n'avait pas été dur, la famille n'était pas très grande... Mais, en acceptant cette dame, j'avais du accepter aussi son fil, qui devenait donc mon demi-frère par alliance. Autant dire que le courant avait parfaitement passé entre lui et moi, mais c'était assez étrange. Il me plaisait, il était différent des autres mecs, totalement différent. Je pouvais fumer un joint, boire, il ne me disait rien, il n'était pas là à me critiquer. Heureusement pour lui d'un côté, car sinon il allait mal finir comme les autres. Les mois sont passé et les préparatifs du mariage était enfin terminé. Il était temps de faire ce mariage, une magnifique cérémonie comme à chaque fois. J'avais fini ma soirée pratiquement toute seule, dans une magnifique robe avec une bouteille à mes côtés et un joint glissé entre mes lèvres. Je n'avais pas honte, et je m'en foutais de ce que les autres pouvaient penser. J'étais ainsi et personne n'allait me faire changer. Ce soir-là, j'avais terminé dans le même lit que Carter, mais rien ne s'était produit. Je m'étais endormi dans ses bras, collé contre lui, ma tête sur son torse, ses bras autour de mon corps. Depuis ce jour-là, dès qu'il repassait à la maison, j'allais dormir près de lui. Il n'y avait rien d'autre que des câlins, des taquineries, des batailles, rien d'autre. Au final, il prenait une grosse place dans mon cœur, car à chaque fois qu'il retournait en Angleterre, c'était comme un déchirement. J'avais l'impression d'être séparé de ma moitié et c'était pour ça, qu'à chaque fois je plongeais encore plus dans les néants. Je préférais fumer, boire, faire passer le temps plus rapidement. Sans mettre de côté mes études, mais c'était à ce moment là que je voyais que ma vie n'était totalement rien sans lui. Il illuminait mes journées, il me faisait rire, il me faisait tout simplement vivre. Je n'avais jamais mis mes études de côtés et cela s'était fait voir quand Ny m'avait accepté en Cardiologie. Chose pas évidente, mais j'allais tout donner pour y arriver. J'allais le faire pour moi et mon père. Cela fait maintenant plusieurs années que je suis dans le domaine de la médecine, accumulant les soirées et le boulot. Rien de simple, et pourtant que je continue à me battre et à profiter aussi à côté.