Je crois que je n’ai jamais vraiment rien compris à la vie, je suis libre, peut-être un petit peu naïf mais pour moi, le monde est un immense terrain de jeu sur lequel je ne fais que courir, rire et vivre, surtout vivre. J’habite pas un palace, j’habite pas une rue précise, j’habite dans la ville entière, un jour à l’est, un jour à l’ouest, je n’ai pas de maison, seulement un refuge quand le destin le veut bien, sinon le sol froid et dur. Je ne bosse pas, peut-être devrais-je dire je ne veux pas. Je ne suis pas flemmard non, bien au contraire, seulement rêveur, trop sûrement et bien dans ma peau, dans ma vie, personne ne me refuse rien, personne n’est sur mon dos, je suis un petit électron libre divaguant à gauche, à droite et se heurtant à vous sans que vous ne fassiez gaffe, au détour d’une ruelle, dans un café. Discret en société, je suis heureux, bienveillant avec les gens qui forment mon entourage, les quelques âmes au courant de mon existence et qui veulent bien parler avec moi. On a tous une petite partie sombre en nous, celle qui fait que le monde entier ne nous aime pas forcément, la mienne est bien là, à se cacher pour faire son grand retour à l’occasion, cette violence, cette sournoiserie, cette façon dont j’ai de faire souffrir une personne la plupart du temps indirectement, je ne m’inquiète que très peu d’autrui. Très sociable j’aime parler à tout le monde, de tout et n’importer quoi sans montrer le moindre signe de misère, parce que ce n’est pas important, parce que ça ne regarde personne. J’aime les animaux, les chats en particuliers mais je déteste le café, et encore plus les poires, j’aime rester silencieux une petite heure le matin sans vraiment savoir pourquoi, dormir pour moi est presque une passion, j’aime être une grande étendue, tranquille. Mais ce que j’aime encore plus, malgré cette misère, cette vie pas rose tous les jours, c’est rêver d’avoir la lune à portée de main, de pouvoir être heureux sans que personne ne comprenne comment, pourquoi.